MARS POURRAIT AVOIR DES ANNEAUX COMME SATURNE

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Le Système solaire compte aujourd’hui quatre planètes géantes arborant des anneaux de glace et de poussière. Mais selon une étude récente menée par des chercheurs du Laboratoire de recherche physique en Inde, Mars pourrait les rejoindre dans quelques millions d’années.
Jusqu’en 1977, les seuls anneaux connus autour d’une planète étaient ceux qui entourent Saturne. Il est apparu depuis que les quatre planètes géantes du Système solaire possèdent des anneaux : Jupiter, dont les anneaux sont difficiles à déceler, mais bien présents ; Saturne, aux anneaux parfaitement visibles depuis la Terre ; Uranus, aux anneaux sombres et étroits et enfin Neptune, aux quatre anneaux baptisés Courage, Liberté, Égalité et Fraternité. À l’avenir, nous pourrions néanmoins compter une cinquième planète baguée dans le Système solaire : Mars. Sa lune Phobos se désintègre peu à peu dans un halo de poussière et de rochers qui pourraient former les anneaux futurs de la planète rouge.
Phobos est en effet l’une des deux lunes de Mars. Très proche de sa planète, elle n’orbite qu’à 6000 kilomètres de la surface martienne – à comparer avec les 384 000 kilomètres séparant la Lune de la Terre. Phobos, qui réalise trois révolutions autour de Mars chaque jour, se rapproche inexorablement de la planète rouge sous l’effet des forces de marées, à raison d’environ deux mètres en moyenne tous les cent ans. Condamné, Phobos devrait s’écraser sur Mars dans 30 à 50 millions d’années approximativement. Mais selon de nouvelles modélisations, elle pourrait aussi se disloquer.
Quelle que soit son origine, le destin de la plus grande et la plus intérieure des deux lunes de Mars sera donc bientôt mise à rude épreuve. Si Phobos est assez solide, le corps de 22 kilomètres de large devrait se planter sur le sol martien poussiéreux dans un chant du cygne apocalyptique assez spectaculaire. Sinon, des morceaux de la roche seront sur une longue orbite autour de la planète, pour finalement former un anneau, et ce, malgré le fait que les particules de poussière les plus légères seraient emportées par les vents solaires.
La recherche, publiée dans la revue Icarus par des chercheurs du Laboratoire de recherche physique en Inde, s’est notamment appuyée sur les données rapportées par MAVEN en 2015 qui suggéraient la présence d’un nuage dispersé de particules flottantes entre 150 et 300 kilomètres au-dessus de la surface. Cette nouvelle étude estime qu’environ 0,6 % de cette poussière est constituée de morceaux des deux lunes de Mars qui commencent doucement à se désintégrer. Au cours des 20 à 70 millions années prochaines, ce chiffre devrait augmenter de manière significative.
Malgré ce destin a priori tragique, notons que la NASA ne compte pas abandonner Phobos de sitôt. L’agence spatiale envisage le déploiement de petites sondes hérisson comme à la surface de la lune. Une autre idée suggère d’explorer directement les deux lunes martiennes. Baptisé PADME (Phobos and Deimos Mars Environnement), un vaisseau spatial serait envoyé pour tenter de comprendre d’où les lunes sont originaires (ceinture d’astéroïdes formée autour de Mars). Si elle est sélectionnée, cette mission pourrait être lancée en 2020 et arriver en 2021. Certains partisans des vols habités ont également suggéré à la NASA de faire atterrir des gens sur Phobos avant d’aller sur Mars.

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